> Extrait

Callimaque, Hymne à Artémis, 142-161 Pfeiffer.

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Date du texte cité

IIIe siècle av. J.-C.

Texte (version originale)

ἔνθα τοι ἀντιόωντες ἐνὶ προμολῇσι δέχονται

ὅπλα μὲν Ἑρμείης Ἀκακήσιος, αὐτὰρ Ἀπόλλων

θηρίον ὅττι φέρῃσθα—πάροιθέ γε, πρίν περ ἱκέσθαι

καρτερὸν Ἀλκεΐδην· νῦν δ´ οὐκέτι Φοῖβος ἄεθλον

τοῦτον ἔχει, τοῖος γὰρ ἀεὶ Τιρύνθιος ἄκμων

ἕστηκε πρὸ πυλέων ποτιδέγμενος, εἴ τι φέρουσα

νεῖαι πῖον ἔδεσμα· θεοὶ δ´ ἐπὶ πάντες ἐκείνῳ

ἄλληκτον γελόωσι, μάλιστα δὲ πενθερὴ αὐτή,

ταῦρον ὅτ´ ἐκ δίφροιο μάλα μέγαν ἢ ὅγε χλούνην

κάπρον ὀπισθιδίοιο φέροι ποδὸς ἀσπαίροντα·

κερδαλέῳ μύθῳ σε, θεή, μάλα τῷδε πινύσκει·

«βάλλε κακοὺς ἐπὶ θῆρας, ἵνα θνητοί σε βοηθόν

ὡς ἐμὲ κικλήσκωσιν. ἔα πρόκας ἠδὲ λαγωούς

οὔρεα βόσκεσθαι· τί δέ κεν πρόκες ἠδὲ λαγωοί

ῥέξειαν; σύες ἔργα, σύες φυτὰ λυμαίνονται.

καὶ βόες ἀνθρώποισι κακὸν μέγα· βάλλ´ ἐπὶ καὶ τούς.»

ὣς ἔνεπεν, ταχινὸς δὲ μέγαν περὶ θῆρα πονεῖτο.

οὐ γὰρ ὅγε Φρυγίῃ περ ὑπὸ δρυὶ γυῖα θεωθείς

παύσατ´ ἀδηφαγίης· ἔτι οἱ πάρα νηδὺς ἐκείνη,

τῇ ποτ´ ἀροτριόωντι συνήντετο Θειοδάμαντι.

Traduction

Là, à l'entrée, Hermès Akakèsios vient à ta rencontre pour prendre tes armes et Apollon toutes les proies que tu rapportes : tel était du moins son emploi avant que le valeureux Alcide arrivât. Aujourd'hui Phoibos est déchargé de ce soin, tant est grande la force de l'enclume de Tirynthe qui, posté aux portes de l'Olympe, attend pour voir si tu viens et rapportes quelque grasse nourriture. Tous les dieux, et surtout sa marâtre, ne peuvent plus contenir leurs rires chaque fois qu'ils le voient enlever de ton char un énorme taureau ou un sanglier encore palpitant et le tirer par les pattes arrière. Il cherche à t'encourager, déesse, par ce discours adroit : «Fais tomber sous tes coups les bêtes sauvages, afin que les mortels t'appellent, ainsi que moi, leur divinité protectrice. Laisse chevreuils et lièvres paître sur les montagnes. Quel mal chevreuils et lièvres peuvent-ils faire ? Ce sont les sangliers qui dévastent les champs, les sangliers qui ravagent les plantes ; et les bovins font également beaucoup de dommages : frappe-les eux aussi.» Il dit, et s'affairait aussitôt autour de l'énorme bête. Car, bien qu'il ait rendu divins ses membres sous le chêne phrygien, il ne s'est pas départi de sa voracité ; son estomac est encore le même que celui qu'il avait lorsqu'il rencontra Théiodamas au labour.

Source de la traduction

Traduction La Porte du Theil, modifiée

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Ce passage montre Artémis, accueillie dans l'Olympe après ses parties de chasses, par Hermès et Apollon ou par Hermès et Héraclès depuis l'apothéose de ce dernier.

L'«enclume de Tirynthe» est une désignation d'Héraclès, qui habita la cité alors qu'il effectuait les célèbres travaux commandés par Eurysthée.

Hermès Akakèsios : sens incertain de l'épithète, interprétée en général comme "bienfaisant" (de ἄκακος).

L'Alcide désigne Héraclès, descendant d'Alcée. Alcée était le père d'Amphitryon, dont l'épouse, Alcmène, enfanta Héraclès des œuvres de Zeus.

La marâtre d'Héraclès est Héra.

L'expression «chêne phrygien» est obscure: Héraclès fut brûlé sur l'Œta, dans le massif du Pinde.

Rédacteur du commentaire

N. Le Meur et É. Prioux

Indexation

Toponyme(s):

Tirynthe; Phrygie

Comment citer cette notice

Texte n°252367 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait252367/. Première version : 29/08/12. Date de mise à jour : 18/11/12

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