> Extrait

Théocrite, Idylle 24, 103-133 Gow.

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Date du texte cité

IIIe siècle av. J.-C.

Texte (version originale)

Ἡρακλέηc δ᾿ ὑπὸ ματρὶ νέον φυτὸν ὣc ἐν ἀλωᾷ

ἐτρέφετ᾿, Ἀργείου κεκλημένοc Ἀμφιτρύωνοc.

γράμματα μὲν τὸν παῖδα γέρων Λίνοc ἐξεδίδαξεν,

υἱὸc Ἀπόλλωνοc μελεδωνεὺc ἄγρυπνοc ἥρωc·

τόξον δ᾿ ἐντανύcαι καὶ ἐπὶ cκοπὸν εἷναι ὀιcτόν

Εὔρυτοc ἐκ πατέρων μεγάλαιc ἀφνειὸc ἀρούραιc.

αὐτὰρ ἀοιδὸν ἔθηκε καὶ ἄμφω χεῖραc ἔπλαccεν

πυξίνᾳ ἐν φόρμιγγι Φιλαμμονίδαc Εὔμολποc.

ὅccα δ᾿ ἀπὸ cκελέων ἑδροcτρόφοι Ἀργόθεν ἄνδρεc

ἀλλάλουc cφάλλοντι παλαίcμαcιν, ὅccα τε πύκται

δεινοὶ ἐν ἱμάντεccιν ἅ τ᾿ ἐc γαῖαν προπεcόντεc

πάμμαχοι ἐξεύροντο cοφίcματα cύμφορα τέχνᾳ,

πάντ᾿ ἔμαθ᾿ Ἑρμείαο διδαcκόμενοc παρὰ παιδί

Ἁρπαλύκῳ Πανοπῆι, τὸν οὐδ᾿ ἂν τηλόθε λεύccων

θαρcαλέωc τιc ἔμεινεν ἀεθλεύοντ᾿ ἐν ἀγῶνι·

τοῖον ἐπιcκύνιον βλοcυρῷ ἐπέκειτο προcώπῳ.

ἵππουc δ᾿ ἐξελάcαcθαι ὑφ᾿ ἅρματι καὶ περὶ νύccαν

ἀcφαλέωc κάμπτοντα τροχοῦ cύριγγα φυλάξαι

Ἀμφιτρύων ὃν παῖδα φίλα φρονέων ἐδίδαξεν

αὐτόc, ἐπεὶ μάλα πολλὰ θοῶν ἐξήρατ᾿ ἀγώνων

Ἄργει ἐν ἱπποβότῳ κειμήλια, καί οἱ ἀαγεῖc

δίφροι ἐφ᾿ ὧν ἐπέβαινε χρόνῳ διέλυcαν ἱμάνταc.

δούρατι δὲ προβολαίῳ ὑπ᾿ ἀcπίδι ὦμον ἔχοντα

ἀνδρὸc ὀρέξαcθαι ξιφέων τ᾿ ἀνέχεcθαι ἀμυχμόν,

κοcμῆcαί τε φάλαγγα λόχον τ᾿ ἀναμετρήcαcθαι

δυcμενέων ἐπιόντα, καὶ ἱππήεccι κελεῦcαι,

Κάcτωρ Ἱππαλίδαc δέδαεν, φυγὰc Ἄργεοc ἐνθών,

οὗ ποκα κλᾶρον ἅπαντα καὶ οἰνόπεδον μέγα Τυδεύc

ναῖε παρ᾿ Ἀδρήcτοιο λαβὼν ἱππήλατον Ἄργοc·

Κάcτορι δ᾿ οὔτιc ὁμοῖοc ἐν ἡμιθέοιc πολεμιcτήc

ἄλλοc ἔην πρὶν γῆραc ἀποτρῖψαι νεότητα.

Traduction

Héraclès fut élevé par sa mère comme une jeune plante dans un jardin et il s'appelait fils d'Amphitryon d'Argos. Le vieux Linos, fils d'Apollon, enseigna les lettres à l'enfant, son gardien qui ne dormait pas, un héros. Eurytos, qui avait hérité de ses ancêtres de vastes champs, lui apprit à bander l'arc et à tirer la flèche sur la cible. Et Eumolpe, le fils de Philammon, fit de lui un chanteur et il forma ses deux mains sur la phorminx de buis. Tous les jeux de jambes par lesquels les hommes d'Argos aux reins souples se font tomber les uns les autres dans la lutte, tous les artifices utiles à leur art qu'ont inventés les boxeurs habiles au maniement des courroies et ceux qui, tombés à terre, combattent par tous les moyens, tout cela, il l'apprit dans les cours d'Harpalykos de Panopée, fils d'Hermès, que personne, s'il le voyait de loin, n'attendait avec résolution pour combattre dans un concours, si menaçant était son front au-dessus de son visage terrible. Amphitryon lui-même enseigna avec bienveillance à son fils à pousser les chevaux attelés au char et à garder intact le moyeu de la roue en conduisant sans danger le cheval autour de la borne: il avait remporté beaucoup de prix précieux lors de courses rapides dans Argos nourricière de chevaux et les chars sur lesquels il montait, solides, n'usaient leurs courroies que par le temps. Viser l'adversaire avec la lance brandie en avant et l'épaule à l'abri du bouclier, supporter la blessure des épées, ranger une phalange, prendre la mesure d'une troupe ennemie qui s'approche et donner des ordres aux cavaliers, tout cela, ce fut Castor fils d'Hippalos qui le lui enseigna, venu d'Argos en exil, lorsque Tydée habitait tout son domaine et son vaste vignoble, après avoir reçu d'Adraste Argos praticable pour les chevaux. Parmi les demi-dieux, aucun guerrier n'égalait Castor, avant que l'âge n'eût usé sa jeunesse.

Source de la traduction

traduction A. Kolde

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Théocrite évoque ici l'éducation que reçoit Héraclès et ses maîtres dans les diverses disciplines (lettres, arc, musique et chant, lutte et boxe, conduite d'un char, art de la guerre).

Rédacteur du commentaire

A. Kolde

Indexation

Toponyme(s):

Argos; Panopée; Argolide

Ethnique(s):

Argien

Mot(s)-clé(s) :

éducation; maîtres

Commentaire iconographique 1

Commentaire

La tradition figurée – qui s’est peu intéressée à l’éducation d’Héraclès – attribue à Linos l’enseignement de la musique, et non celui des lettres : voir LIMC IV s.v. « Herakles » n° 1666   . Les autres maîtres mentionnés par Théocrite ne sont pas attestés en tant que tels dans les arts figurés.

Auteur du commentaire iconographique

P. Linant de Bellefonds

Comment citer cette notice

Texte n°252344 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait252344/. Première version : 23/08/12. Date de mise à jour : 29/09/12

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