> Extrait

Théocrite, Idylle 22, 145-170 Gow.

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Date du texte cité

IIIe siècle av. J.-C.

Texte (version originale)

'δαιμόνιοι, τί μάχηc ἱμείρετε; πῶc δ᾿ ἐπὶ νύμφαιc

ἀλλοτρίαιc χαλεποί, γυμναὶ δ᾿ ἐν χερcὶ μάχαιραι;

ἡμῖν τοι Λεύκιπποc ἑὰc ἕδνωcε θύγατραc

τάcδε πολὺ προτέροιc· ἡμῖν γάμοc οὗτοc ἐν ὅρκῳ.

ὑμεῖc δ᾿ οὐ κατὰ κόcμον ἐπ᾿ ἀλλοτρίοιcι λέχεccι

βουcὶ καὶ ἡμιόνοιcι καὶ ἄλλοιcι κτεάτεccιν

ἄνδρα παρετρέψαcθε, γάμον δ᾿ ἐκλέψατε δώροιc.

ἦ μὴν πολλάκιc ὔμμιν ἐνώπιον ἀμφοτέροιcιν

αὐτὸc ἐγὼ τάδ᾿ ἔειπα καὶ οὐ πολύμυθοc ἐών περ·

"οὐχ οὕτω, φίλοι ἄνδρεc, ἀριcτήεccιν ἔοικε

μνηcτεύειν ἀλόχουc, αἷc νυμφίοι ἤδη ἑτοῖμοι.

πολλή τοι Cπάρτη, πολλὴ δ᾿ ἱππήλατοc Ἦλιc

Ἀρκαδίη τ᾿ εὔμηλοc Ἀχαιῶν τε πτολίεθρα

Μεccήνη τε καὶ Ἄργοc ἅπαcά τε Cιcυφὶc ἀκτή·

ἔνθα κόραι τοκέεccιν ὑπὸ cφετέροιcι τρέφονται

μυρίαι οὔτε φυῆc ἐπιδευέεc οὔτε νόοιο,

τάων εὐμαρὲc ὔμμιν ὀπυιέμεν ἅc κ᾿ ἐθέλητε·

ὡc ἀγαθοῖc πολέεc βούλοιντό κε πενθεροὶ εἶναι,

ὑμεῖc δ᾿ ἐν πάντεccι διάκριτοι ἡρώεccι,

καὶ πατέρεc καὶ ἄνωθεν ἅπαν πατρώιον αἷμα.

ἀλλά, φίλοι, τοῦτον μὲν ἐάcατε πρὸc τέλοc ἐλθεῖν

ἄμμι γάμον· cφῷν δ᾿ ἄλλον ἐπιφραζώμεθα πάντεc."

ἴcκον τοιάδε πολλά, τὰ δ᾿ εἰc ὑγρὸν ᾤχετο κῦμα

πνοιὴ ἔχουc᾿ ἀνέμοιο, χάριc δ᾿ οὐχ ἕcπετο μύθοιc·

cφὼ γὰρ ἀκηλήτω καὶ ἀπηνέεc. ἀλλ᾿ ἔτι καὶ νῦν

πείθεcθ᾿· ἄμφω δ᾿ ἄμμιν ἀνεψιὼ ἐκ πατρόc ἐcτον.'

Traduction

"Insensés! Pourquoi avez-vous envie de vous battre? Pourquoi cette violence envers les fiancées d'autrui, pourquoi ces épées nues dans vos mains? C'est à nous que Leucippe a accordé ses filles, à nous de beaucoup les premiers, c'est à nous que ce mariage revient par serment. Mais vous, de façon malhonnête pour les unions des autres, en lui donnant des boeufs, des mulets et des troupeaux de bétail, vous avez fait changer l'homme d'avis: vous avez volé le mariage à l'aide de cadeaux. Ah, bien souvent je vous ai dit ceci en face, à vous deux, bien que je ne parle pas beaucoup: 'Chers amis, chercher à obtenir en mariage des femmes que leurs fiancés s'apprêtent à épouser est indigne de princes. Sparte est vaste; vastes aussi l'Élide où les chevaux peuvent courir, et l'Arcadie, riche en brebis, et l'Achaïe avec es villes fortes, et Messène, et Argos, et tout le littoral de Sisyphe. Là, des milliers de jeunes filles sont élevées par leurs parents, inférieures ni par leur beauté, ni par leur esprit; parmi elles, il vous est facile d'épouser celles que vous voulez; ils sont bien nombreux, ceux qui voudraient être les beaux-pères de gendres de bonne race - et vous êtes supérieurs à tous les héros, vous et vos pères et toute votre ligne paternelle, depuis le début. Allons, amis, laissez pour nous se réaliser notre mariage; et, ensemble, prévoyons un autre pour vous'. Souvent, je vous ai tenu de tels propos, mais ils s'envolaient vers la mer humide, emportés par le souffle du vent: mes paroles ne trouvaient pas grâce auprès de vous. Tous deux, vous étiez inflexibles et cruels; mais à présent au moins, laissez-vous encore convaincre: nous sommes tous quatre cousins par nos pères."

Source de la traduction

traduction A. Kolde

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Lyncée s'adresse à Castor et Pollux : il est injuste que les Dioscures ravissent à lui et à son frère les femmes auxquelles ils sont fiancés et dont les Dioscures ont soudoyé le père; qu'ils en trouveraient facilement ailleurs, comme il le leur a souvent dit, car beaucoup de pères seraient heureux de marier leur filles à des héros si célèbres.

Rédacteur du commentaire

A. Kolde

Indexation

Mot(s)-clé(s) :

enlèvement; mariage; injustice

Comment citer cette notice

Texte n°252329 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait252329/. Première version : 19/08/12. Date de mise à jour : 24/09/12

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