> Extrait

Callimaque, Hymne à Apollon, 55-64 Pfeiffer.

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Date du texte cité

IIIe siècle av. J.-C.

Texte (version originale)

Φοίβῳ δ´ ἑσπόμενοι πόλιας διεμετρήσαντο

ἄνθρωποι· Φοῖβος γὰρ ἀεὶ πολίεσσι φιληδεῖ

κτιζομένῃσ´, αὐτὸς δὲ θεμείλια Φοῖβος ὑφαίνει.

τετραέτης τὰ πρῶτα θεμείλια Φοῖβος ἔπηξε

καλῇ ἐν Ὀρτυγίῃ περιηγέος ἐγγύθι λίμνης.

Ἄρτεμις ἀγρώσσουσα καρήατα συνεχὲς αἰγῶν

Κυνθιάδων φορέεσκεν, ὁ δ´ ἔπλεκε βωμὸν Ἀπόλλων,

δείματο μὲν κεράεσσιν ἐδέθλια, πῆξε δὲ βωμόν

ἐκ κεράων, κεραοὺς δὲ πέριξ ὑπεβάλλετο τοίχους.

ὧδ´ ἔμαθεν τὰ πρῶτα θεμείλια Φοῖβος ἐγείρειν.

Traduction

C'est en suivant Phoibos que les hommes ont mesuré pour le répartir l'espace des cités ; car les fondations de cités sont agréables à Phoibos, et Phoibos en personne en tisse les fondations. Dès l'âge de quatre ans, Phoibos fixa les premiers fondements dans la belle Ortygie, sur les bords du lac circulaire. Artémis rapportait sans cesse de la chasse les têtes des chèvres du Cynthe ; et Apollon en formait les entrelacs d'un autel. De cornes, il forma la base ; il y implanta un autel de cornes et tout autour il posa les fondations de murs de cornes ; c'est ainsi que Phoibos apprit à bâtir les premiers fondements.

Source de la traduction

traduction É. Prioux

Paraphrase/Commentaire sur le texte

L'extraordinaire activité des dieux pendant l'enfance est un topos de l'écriture hymnique (cf Hymne homérique à Apollon 127 ss ; Hymne homérique à Hermès 17 ss...).

Ortygie est un ancien nom de Délos (cf. Pindare, Péan VIIb, 48).

L'autel de cornes de Délos fut considéré comme l'une des sept merveilles du monde (cf. Ph. Bruneau, Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres 139, 1995, 321-339: cet autel devait encore exister à l'époque hellénistique - Ph. Bruneau propose d'identifier le Kératôn ou structure accueillant l'autel de cornes avec le "Monument à abside" du sanctuaire d'Apollon).

Théognis 5-10 évoque la proximité topographique entre le lac circulaire et le palmier délien où Apollon vit le jour (Φοῖβε ἄναξ, ὅτε μέν σε θεὰ τέκε πότνια Λητώ / φοίνικος ῥαδινῆς χερσὶν ἐφαψαμένη, / ἀθανάτων κάλλιστον, ἐπὶ τροχοειδέϊ λίμνῃ: Phoibos, roi, lorsque la divine Létô, la souveraine t'enfanta, en s'appuyant de ses mains sur le palmier souple, près du lac circulaire).

Callimaque insiste ici sur la métaphore du tissage/tressage (ὑφαίνει; ἔπλεκε) pour évoquer la construction de l'autel de cornes par Apollon. Cet autel était supposé n'être formé que de cornes, sans lien ou matériau liant pour aider à la cohésion des cornes (cf. Plutarque, De sollert. anim. XXXV, 9).

Rédacteur du commentaire

N. Le Meur et É. Prioux

Bibliographie

Ph. Bruneau, Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres 139, 1995, 321-339.

Indexation

Comment citer cette notice

Texte n°252209 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait252209/. Première version : 27/04/12. Date de mise à jour : 03/10/12

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