Οἷον ὁ τὠπόλλωνος ἐσείσατο δάφνινος ὅρπηξ

οἷα δ´ ὅλον τὸ μέλαθρον· ἑκὰς ἑκὰς ὅστις ἀλιτρός.

καὶ δή που τὰ θύρετρα καλῷ ποδὶ Φοῖβος ἀράσσει·

οὐχ ὁράᾳς; ἐπένευσεν ὁ Δήλιος ἡδύ τι φοῖνιξ

ἐξαπίνης, ὁ δὲ κύκνος ἐν ἠέρι καλὸν ἀείδει.

αὐτοὶ νῦν κατοχῆες ἀνακλίνασθε πυλάων,

αὐταὶ δὲ κληῖδες· ὁ γὰρ θεὸς οὐκέτι μακρήν·

οἱ δὲ νέοι μολπήν τε καὶ ἐς χορὸν ἐντύνασθε.

Comme le rameau de laurier d'Apollon s'agite ! comme le temple entier est ébranlé ! Loin, loin d'ici, criminels ! Déjà le seuil de la porte est heurté par le beau pied de Phoibos sans doute. Ne le vois-tu pas ? Le palmier de Délos l'a salué par un doux frémissement tout à coup ; et le cygne remplit l'air de son beau chant. Tombez de vous-mêmes verrous des portes, tournez de vous-mêmes clés, le dieu approche : et vous, jeunes hommes, préparez vos concerts et vos danses.

Le poème a dû être écrit pour la fête d'Apollon Carnéien à Cyrène. L'épiphanie d'Apollon est annoncée par divers signes, tous associés au dieu : le laurier, le palmier et le cygne. Le palmier est dit "délien" sans doute pour évoquer le lieu et les circonstances de la naissance d'Apollon (Léto s'était agrippée à un palmier sur Délos pour enfanter). Le palmier délien peut aussi rappeller l'évocation qu'en fait Ulysse au chant 6 de l'Odyssée (vv. 162-3), où il conte à Nausicaa son émerveillement devant l'arbre. Le narrateur feint de s'adresser à un chœur de jeunes gens comme le fait traditionnellement le chorège (chef de chœur) de la lyrique chorale archaïque.

Rédacteur du commentaire

N. Le Meur