> Extrait

Callimaque, Hymne à Zeus, 70-90 Pfeiffer.

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Date du texte cité

IIIe siècle av. J.-C.

Texte (version originale)

εἵλεο δ´ αἰζηῶν ὅ τι φέρτατον· οὐ σύ γε νηῶν

ἐμπεράμους, οὐκ ἄνδρα σακέσπαλον, οὐ μὲν ἀοιδόν·

ἀλλὰ τὰ μὲν μακάρεσσιν ὀλίζοσιν αὖθι παρῆκας

ἄλλα μέλειν ἑτέροισι, σὺ δ´ ἐξέλεο πτολιάρχους

αὐτούς, ὧν ὑπὸ χεῖρα γεωμόρος, ὧν ἴδρις αἰχμῆς,

ὧν ἐρέτης, ὧν πάντα· τί δ´ οὐ κρατέοντος ὑπ´ ἰσχύν;

αὐτίκα χαλκῆας μὲν ὑδείομεν Ἡφαίστοιο,

τευχηστὰς δ´ Ἄρηος, ἐπακτῆρας δὲ Χιτώνης

Ἀρτέμιδος, Φοίβου δὲ λύρης εὖ εἰδότας οἴμους·

’ἐκ δὲ Διὸς βασιλῆες‘, ἐπεὶ Διὸς οὐδὲν ἀνάκτων

θειότερον· τῷ καί σφε τεὴν ἐκρίναο λάξιν.

δῶκας δὲ πτολίεθρα φυλασσέμεν, ἵζεο δ´ αὐτός

ἄκρῃς´ ἐν πολίεσσιν, ἐπόψιος οἵ τε δίκῃσι

λαὸν ὑπὸ σκολιῇσ´ οἵ τ´ ἔμπαλιν ἰθύνουσιν·

ἐν δὲ ῥυηφενίην ἔβαλές σφισιν, ἐν δ´ ἅλις ὄλβον·

πᾶσι μέν, οὐ μάλα δ´ ἶσον. ἔοικε δὲ τεκμήρασθαι

ἡμετέρῳ μεδέοντι· περιπρὸ γὰρ εὐρὺ βέβηκεν.

ἑσπέριος κεῖνός γε τελεῖ τά κεν ἦρι νοήσῃ·

ἑσπέριος τὰ μέγιστα, τὰ μείονα δ´, εὖτε νοήσῃ.

οἱ δὲ τὰ μὲν πλειῶνι, τὰ δ´ οὐχ ἑνί, τῶν δ´ ἀπὸ πάμπαν

αὐτὸς ἄνην ἐκόλουσας, ἐνέκλασσας δὲ μενοινήν.

Traduction

Tu t'es réservé l'élite des hommes robustes. Ce ne sont ni les experts de la navigation, ni les guerriers brandissant leurs boucliers, ni les poètes. Tu laissas à d'autres dieux, qui te sont inférieurs, le soin de protéger les uns et les autres ; mais tu pris pour toi les chefs de cités, ceux qui, précisément, tiennent sous leur main le laboureur, l'homme habile à manier la lance, le rameur, tout enfin ; car est-il rien qui ne soit sous la force d'un roi ? Par exemple, nous célébrons les forgerons sous le nom de gens d'Héphaïstos, les hommes armés sous celui de gens d'Arès, les chasseurs sous celui de gens d'Artémis Chitonè, et sous le nom de gens de Phoibos ceux qui connaissent tous les détours de la lyre. Mais "de Zeus viennent les rois", car rien n'est plus divin que les rois de Zeus ; aussi en fis tu ton propre partage. Tu leur as confié la garde des citadelles ; mais tu sièges toi-même au plus haut des cités des citadelles, et surveilles ceux qui dirigent le peuple par des sentences tortueuses, et ceux qui, au contraire, lui donnent de la droiture. Tu leur accordes à tous la prospérité et une opulence suffisante: à tous, mais pas de la même manière ; la preuve en est notre protecteur, qui l'emporte de si loin sur les autres. Le soir il mène à bien les projets pensés à l'aube ; oui, le soir, pour les plus vastes, tandis que les projets moindres sont menés à bien à peine les a-t-il formés ; les autres rois, eux, mettent une année à réaliser certaines de leurs vues, quand, pour d'autres projets, un an ne leur suffit pas, et qu'il y en a d'autres enfin pour lesquels tu as toi-même coupé court à toute possibilité d'accomplissement et brisé jusqu'au dessein.

Source de la traduction

traduction É. Prioux

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Développement autour de la citation d'Hésiode, Théogonie 96 (ἐκ δὲ Διὸς βασιλῆες), reprenant en partie le passage de la Théogonie qui associe les rois sages à Zeus et aux Muses, mais appliqué ici spécifiquement aux Ptolémées qui prétendaient descendre de Zeus par l'intemédiaire d'Héraclès.

Artémis Chitoné : l'épiclèse lui vient de ce qu'elle porte le chiton.

Rédacteur du commentaire

N. Le Meur

Indexation

Mot(s)-clé(s) :

citadelle; acropole; richesse

Comment citer cette notice

Texte n°252018 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait252018/. Première version : 19/04/12. Date de mise à jour : 14/10/12

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