> Extrait

Callimaque, Hymne à Zeus, 28-41 Pfeiffer.

<< < / > >>

Date du texte cité

IIIe siècle av. J.-C.

Texte (version originale)

καί ῥ´ ὑπ´ ἀμηχανίης σχομένη φάτο πότνια Ῥείη·

’Γαῖα φίλη, τέκε καὶ σύ· τεαὶ δ´ ὠδῖνες ἐλαφραί.‘

εἶπε καὶ ἀντανύσασα θεὴ μέγαν ὑψόθι πῆχυν

πλῆξεν ὄρος σκήπτρῳ· τὸ δέ οἱ δίχα πουλὺ διέστη,

ἐκ δ´ ἔχεεν μέγα χεῦμα· τόθι χρόα φαιδρύνασα,

ὦνα, τεὸν σπείρωσε, Νέδῃ δέ σε δῶκε κομίσσαι

κευθμὸν ἔσω Κρηταῖον, ἵνα κρύφα παιδεύοιο,

πρεσβυτάτῃ Νυμφέων, αἵ μιν τότε μαιώσαντο,

πρωτίστη γενεὴ μετά γε Στύγα τε Φιλύρην τε.

οὐδ´ ἁλίην ἀπέτεισε θεὴ χάριν, ἀλλὰ τὸ χεῦμα

κεῖνο Νέδην ὀνόμηνε· τὸ μέν ποθι πολὺ κατ´ αὐτό

Καυκώνων πτολίεθρον, ὃ Λέπρειον πεφάτισται,

συμφέρεται Νηρῆι, παλαιότατον δέ μιν ὕδωρ

υἱωνοὶ πίνουσι Λυκαονίης ἄρκτοιο.

Traduction

Dans sa détresse, Rhéa la souveraine s'écria : «chère Terre, enfante toi aussi; le travail t'est léger.» Elle dit, et, levant haut son puissant avant-bras, elle frappa le mont de son sceptre. Il s'ouvrit largement en deux et déversa l'onde à grands flots. Aussitôt elle lava ton corps qui devint brillant, ô roi, puis t'enveloppa de langes et chargea Néda de te porter dans un antre de Crète pour t'y faire élever secrètement : Néda, la plus vénérable des Nymphes qui l'aidèrent à accoucher, la plus âgée après Styx et Philyra. Et la déesse ne lui témoigna pas une vaine reconnaissance, puisqu'elle donna le nom de Néda à ce cours d'eau; celui-ci, tout près de la citadelle des Caucones qu'on appelle Lépreion, s'unit à Nérée, et les petits-fils de l'ourse de Lycaon y boivent une eau des plus antiques.

Source de la traduction

Traduction La Porte du Theil, modifiée

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Styx est l'aînée des filles d'Océan (Hés. Théog. 776-7) et la plus vénérable des Océanides d'après Hés. Théog. 361, 399 sqq.

Philyra, unie à Cronos, enfanta le centaure Chiron.

La Néda est une rivière formant la limite entre l'Élide et la Messénie. Les Caucones sont les descendants de Caucon, le fils de Lycaon. Lepreion est une ville d'Élide. Nérée, dieu marin, désigne ici par métonymie la mer.

"L'ourse de Lycaon" désigne Callisto, fille de Lycaon, séduite par Zeus puis transformée en ourse pour échapper à la jalousie d'Héra ; Zeus la changea finalement en la constellation de la Grande Ourse.

Ses descendants sont les Arcadiens.

Rédacteur du commentaire

N. Le Meur

Indexation

Ethnique(s):

Caucones; arcadien

Commentaire iconographique 1

Commentaire

Pausanias décrit deux monuments arcadiens aujourd’hui disparus illustrant le rôle joué par les nymphes arcadiennes dans la prime enfance de Zeus. Le plus ancien (milieu du IVe s. av. J.-C.) est l’autel monumental d’Athéna Aléa à Tégée dont le décor sculpté en relief représentait Rhéa et la nymphe Oinoé tenant le petit Zeus et, de part et d’autre de ce groupe central, d’un côté les nymphes Glauké, Néda, Thisoa et Anthrakia, de l’autre Idé, Hagno, Alkinoé et Phrixa (Paus. 8, 47, 3). Le thème était également illustré à Mégalopolis, par une frise sculptée sur la tranche du plateau d’une table à offrandes (IIe s. av. J.-C ?) dans le sanctuaire des Grandes Déesses (Paus. 8, 31, 4) : on y voyait le petit Zeus, cette fois dans les bras de Néda (on retrouve donc ici la prééminence accordée par Callimaque à cette nymphe), ainsi que les nymphes Anthrakia (tenant une torche), Hagno, Anchirhoé et Myrtoessa, ces dernières en nymphes verseuses. Sur ces deux monuments, voir : M. Jost, Sanctuaires et cultes d’Arcadie (1985) 246-247.

Objet(s) et image(s)

http://www.limc-france.fr/objet/14707

http://www.limc-france.fr/objet/14709

Auteur du commentaire iconographique

P. Linant de Bellefonds

Comment citer cette notice

Texte n°251997 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait251997/. Première version : 18/04/12. Date de mise à jour : 19/10/12

Mentions légales | Colophon | Contacts | Haut de page