> Extrait

Lycophron, Alexandra, 1261-1269.

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Date du texte cité

IIIe siècle av. J.-C.

Précisions : (datation incertaine)

Texte (version originale)

δείμας δὲ σηκὸν Μυνδίᾳ Παλληνίδι

πατρῷ' ἀγάλματ' ἐγκατοικιεῖ θεῶν.

ἃ δή, παρώσας καὶ δάμαρτα καὶ τέκνα

καὶ κτῆσιν ἄλλην ὀμπνίαν κειμηλίων,

σὺν τῷ γεραιῷ πατρὶ πρεσβειώσεται,

πέπλοις περισχών, ἦμος αἰχμηταὶ κύνες,

τὰ πάντα πάτρας συλλαφύξαντες πάλῳ,

τούτῳ μόνῳ πόρωσιν αἵρεσιν, δόμων

λαβεῖν ὃ χρῄζει κἀπενέγκασθαι δάνος.

Traduction

Édifiant un sanctuaire à Pallénis Myndienne, il y installera les statues paternelles des dieux, elles qu'en vérité, négligeant et épouse et enfants et le reste des biens de son opulent trésor, il hommagera autant que son vieux père, en les enveloppant de tuniques, lorsque des chiens belliqueux, tirant au sort pour dévorer ensemble tout ce qu'était sa patrie, accorderont à lui seul le choix de prendre de sa demeure ce qu'il désire et de l'emporter en cadeau.

Source de la traduction

traduction empruntée à l'édition Chauvin/Cusset

Paraphrase/Commentaire sur le texte

D'après la version du mythe retenue par Lycophron, les Grecs auraient réservé à Énée un traitement de faveur en lui accordant de conserver l'un de ses biens. Pour cette version, voir Xén. Cyn. I, 15 ; DS VII fr. 2 ; Él. VH III, 29 ; Serv. ad Aen. II, 636.

La Myndienne est Athéna en raison du culte qui lui est rendu à Myndos.

Ce passage, le plus ancien témoignage à faire de Lanuvium la ville d'Énée parmi les sources qui nous sont parvenues, rejoint un fragment de Timée (cité par Denys, Antiquités romaines, I, 67, 3-4 = Jacoby FGrHist 566 F 59) où l'historien fait allusion aux Pénates de Troie auxquels les Laurentins rendent un culte et que Timée n'avait pas pu contempler directement. C'est probablement de Timée que Lycophron s'était inspiré (voir G. Dury-Moyaers, Énée et Lavinium. À propos des découvertes archéologiques récentes, Bruxelles, 1981, p. 65-72).

Rédacteur du commentaire

É. Prioux

Indexation

Personnages(s):

Énée; Athéna; Anchise; Pénates

Ethnique(s):

Myndien

Mot(s)-clé(s) :

pénates

Commentaire iconographique 1

Commentaire

La fuite d'Enée est presque toujours figurée selon un même schéma : le héros, accompagné par Ascagne, porte sur son dos son père, qui souvent tient les Pénates. Un cratère monumental apulien de Métaponte (Mus. 312358 = http://www.limc-france.fr/objet/15204) offre une image particulière de cet épisode, sans parallèle connu jusqu'à présent : Enée protège le char tiré par des mules avec lequel il quitte la ville. Ce char à mules, destiné ici à emporter la famille du prince troyen et les sacra, est souvent lié au transfert des objets sacrés garants du salut de la cité. Parmi les personnages subsistants sur les fragments de ce vase marqueur de tombe se distinguent Enée, Théano et Anténor, tous trois épargnés par les Grecs, et dont les noms sont liés à ceux de Lavinium, Siris et Padoue. Cette mise en évidence des réfugiés troyens qui s'installeront en Occident pourrait ici refléter une volonté du commanditaire métapontin de revendiquer une origine non-grecque, indigène.

Objet(s) et image(s)

http://www.limc-france.fr/objet/15204

Auteur du commentaire iconographique

N. Icard

Comment citer cette notice

Texte n°202 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait202/. Première version : 03/11/09. Date de mise à jour : 12/06/13

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