Τευθρανίδης, ὦ κλῆρον ἀεὶ πατρώιον ἴσχων,

κέκλυθι μηδ' ἄμνηστον ἀπ' οὔατος ὕμνον ἐρύξῃς,

Ἄτταλ’ ἐπεί σεο ῥίζαν ἐπέκλυον Ἡρακλῆος

ἐξέτι Λυσιδίκης τε περίφρονος, ἣν Πελοπηίς

Ἱπποδάμη ἐφύτευσεν ὅτ' Ἀπίδος ἤρατο τιμήν.

Descendant de Teuthras, qui détiens toujours la contrée héritée de tes pères, écoute : ne tiens pas à l’écart de ton oreille le chant inoubliable, ô Attale : j’ai appris en effet que ta lignée remonte à Héraclès et à la très sage Lysidikè qu’Hippodamie, la femme de Pélops, mit au monde quand il obtint le pouvoir sur la terre d’Apis.

Dans ce poème dédié à un Attalide (Attale III selon une opinion répandue, Attale I selon Cazzaniga), le souverain de Pergame est loué en tant que descendant d’Héraclès via Télèphe. Télèphe hérita du royaume de Teuthras, roi de Mysie. Pour cette « ambiance pergaménienne », cf. Alexiph., v. 9-11 (= ID 30350) et Ther., 873 (= ID 137009) à propos de la plante de Télèphe.

L’allusion à Lysidikè, la mère d’Alcmène, est en revanche plus difficile à décrypter : il pourrait s’agir de redoubler l’ascendance héracléenne ; mais, selon I. Cazzaniga (p. 377), c’est plutôt en tant que Pélopide que Lysidikè est évoquée ici, les Pélopides ayant, par le biais de Tantale, une attache avec la Lydie, voisine de la Mysie.

La terre d'Apis ou Apia serait l'ancien nom du Péloponnèse, du nom d'Apis, roi d'Argos et fils de Phoronée. Le passage de Nicandre fait allusion aux noms successifs du Péloponnèse - ce dernier nom dérivant de Pélops.

Rédacteur du commentaire

S. Barbara et É. Prioux

Gow-Scholfied, p. 162-163 et p. 216.

I. Cazzaniga, « L’inno di Nicandro ad Attalo I (fr. 104). Esegesi e problematica », PP, 27, 1972, 369-396.