> Extrait

Nicandre, Thériaques, 343-347 J.-M. Jacques.

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Date du texte cité

IIe siècle av. J.-C.

Texte (version originale)

Ὠγύγιος δ' ἄρα μῦθος ἐν αἰζηοῖσιν φορεῖται,

ὡς, ὁπότ' οὐρανὸν ἔσχε Κρόνου πρεσβίστατον αἷμα,

νειμάμενος κασίεσσιν ἑκας περικυδέας ἀρχάς

ἰδμοσύνῃ, νεότητα γέρας πόρεν ἡμερίοισι

κυδαίνων· δὴ γὰρ ῥα πυρὸς ληΐστορ' ἔνιπτον.

Traduction

Mais une légende antédiluvienne colportée chez les hommes prétend que, lorsque l’aîné issu du sang de Cronos s’empara du ciel, il distribua avec sagesse à ses frères des domaines dont la gloire resplendit au loin, mais qu’aux mortels il fit le don de la jeunesse pour les flatter parce qu’ils fustigeaient le ravisseur du feu.

Source de la traduction

S. Barbara

Paraphrase/Commentaire sur le texte

La suite du poème rapporte un récit qui n’est pas à proprement parler mythologique : cette fable raconte comment l’âne assoiffé qui portait la jeunesse des hommes fut trompé par un serpent qui obtint la jouvence en échange de la soif. C’est pourquoi les hommes vieillissent et meurent tandis que les serpents changent de peau. Nicandre a associé ce récit à une espèce précise, la dipsade, et il a intégré cette fable dans un contexte des origines de l’homme qui rappelle le texte hésiodique tout en ne renvoyant à rien de précis chez Hésiode (voir déjà les remarques à propos de l’ophiogenèse nicandréenne : ID 104027). Ce préambule contient plusieurs allusions à caractère mythologique : la première relatif au partage de Zeus est banale, mais la seconde à propos du don de la jeunesse aux hommes est beaucoup plus rare tout comme l’explication de ce geste : les hommes critiquaient Prométhée : les scholies (in Th., 347c Crugnola) expliquent qu’ils le blâmait parce qu’il ne leur avait pas accordé la jeunesse. Pour Élien (NA, VI, 51), si Zeus offre la jeunesse aux hommes, c’est parce qu’ils ont dénoncé l’auteur du larcin. Cf. aussi schol. in Th., 343-354 Crugnola.

D'autre part, une différence notable entre ce texte et la tradition hésiodique tient à la caractérisation de Zeus comme fils aîné de Cronos: pour Hésiode, il est au contraire le plus jeune de la fratrie : ὁπλότατον παίδων (Théogonie, 478) - avec un adjectif dont le nom signifiait sans doute, à l'origine, en âge de porter les armes mais qui prend le sens de "plus jeune". La tradition qui fait de Zeus l'aîné est au contraire iliadique : Iliade, XIII, 355 ; XV, 165-166.

Sur ce même thème, voir Callimaque, Hymne à Zeus, v. 58, qui privilégie la version hésiodique (ID 252013).

Rédacteur du commentaire

S. Barbara et É. Prioux

Bibliographie

A. Brelich, « Un mito “prometeico” », SMSR, 29/1, 1958, p. 23-40.

Indexation

Personnages(s):

Zeus; Prométhée; Hadès; Poséïdon

Mot(s)-clé(s) :

jeunesse; feu

Comment citer cette notice

Texte n°136249 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait136249/. Première version : 15/06/11. Date de mise à jour : 21/10/12

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