> Extrait

Théocrite, Épigrammes, 2 Gow-Page.

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Sources

Anthologie palatine, 6, 340

Date du texte cité

IIIe siècle av. J.-C.

Texte (version originale)

Ἁ Κύπρις οὐ πάνδαμος· ἱλάσκεο τὰν θεὸν εἰπὼν

   Οὐρανίαν, ἁγνᾶς ἄνθεμα Χρυσογόνας

οἴκῳ ἐν Ἀμφικλέους, ᾧ καὶ τέκνα καὶ βίον ἔσχε

   ξυνόν· ἀεὶ δέ σφιν λώιον εἰς ἔτος ἦν

ἐκ σέθεν ἀρχομένοις, ὦ πότνια· κηδόμενοι γὰρ

   ἀθανάτων αὐτοὶ πλεῖον ἔχουσι βροτοί.

Traduction

Voici Cypris, mais non pas la populaire; rends-toi la déesse propice en la nommant Ouranienne. C'est une offrande de la chaste Chrysogona dans la maison d'Amphiclès, avec lequel elle a partagé en commun enfants et vie ; et à eux qui t’offraient les prémices chaque année, tout leur réussissait, maîtresse : les mortels qui honorent les dieux en sont bien récompensés.

Source de la traduction

traduction A. Kolde

Paraphrase/Commentaire sur le texte

Cette épigramme décrit une statue votive de Cypris, consacrée par Chrysagona, pour la remercier de sa vie comblée.

Sur la distinction entre Aphrodite Pandémos (populaire) et Aphrodite Ourania (céleste), voir Platon, Banquet, 180d-181d: en revanche, Théocrite semble répondre au discours du Pausanias du Banquet platonicien en ce qu'il attache l'Aphrodite Ourania à l'amour mutuel d'un couple hétérosexuel (Pausanias spécifie en effet que l'Aphrodite Ourania ne concerne que les amours homosexuelles).

Rédacteur du commentaire

A. Kolde et É. Prioux

Indexation

Personnages(s):

Aphrodite; Cypris

Mot(s)-clé(s) :

statue

Commentaire iconographique 1

Commentaire

Cette épigramme fait sans doute référence à deux statues très célèbres dans l’Antiquité, la statue chryséléphantine d’Aphrodite Ourania due à Phidias, dont l’« Aphrodite à la statue » de Berlin serait l’écho (LIMC II s.v. Aphrodite n° 177   ), et la statue de bronze d’Aphrodite Pandémos due à Scopas, qui montrait la déesse assise sur une chèvre (l’œuvre est reproduite sur des monnaies d’Élis d’époque sévérienne : LIMC II s.v. Aphrodite n° 976•). Les deux statues se trouvaient dans le sanctuaire d’Aphrodite à Elis (Pausanias 6, 25, 1) et ont suscité de nombreuses copies ou variantes à l’époque hellénistique et à l’époque impériale : pour Aphrodite Ourania, voir par exemple une statuette de marbre découverte à Doura Europos (Louvre AO 20126), datée de la fin du IIe s. av. J.-C., et pour Aphrodite Pandémos, voir par exemple un disque votif de marbre, daté de l'époque hellénistique, figurant Aphrodite sur une chèvre (Louvre, MA 2701).

Objet(s) et image(s)

http://www.limc-france.fr/objet/14775

http://www.limc-france.fr/objet/10982

Auteur du commentaire iconographique

P. Linant de Bellefonds

Comment citer cette notice

Texte n°1014 dans CALLYTHEA [En ligne]; http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait1014/. Première version : 27/07/10. Date de mise à jour : 20/10/12

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